Calculs de prostate compliquant un papillome inversé de la prostate: à propos d´un cas exceptionnel

Calculs de prostate compliquant un papillome inversé de la prostate: à propos d'un cas exceptionnel

An exceptional case of prostatic stones complicating inverted papilloma of the prostate

Sow Aboubakry^1,&, Ahsaini Moustapha¹, Jroundi Hatim¹, Tazi Fadl¹, Mellas Soufiane¹, El Ammari Jalal Eddine¹, El Fassi Mohamed Jamal¹, Farih Moulay Hassan¹

¹Service d´Urologie CHU Hassan II de Fès, Fès, Maroc

^&Auteur correspondant
Sow Aboubakry, Service d´Urologie CHU Hassan II de Fès, Fès, Maroc

Introduction    

Le papillome inversé est une tumeur rare et bénigne du tractus urinaire, par ordre de fréquence, il siège au niveau de la vessie, l´urètre et les uretères. Le diagnostic est anatomopathologique, découvert le plus souvent après une résection endoscopique de la vessie. L´hématurie est le mode de présentation le plus souvent rapporté. Bien que bénigne, le papillome inverse nécessite un suivi régulier du fait de sa fréquente association avec les carcinomes urothéliaux. Nous rapportons un cas exceptionnel d´un papillome inversé localisé au niveau de la prostate entrainant des signes irritatifs avec calculs de la prostate.

Patient et observation     

Nous rapportons le cas d´un patient âgé de 49 ans, fermier, non tabagique qui présente une symptomatologie du bas appareil urinaire à type de pollakiurie et dysurie avec hématurie intermittente. L´examen clinique trouve un patient en bon état général, l´abdomen est souple, au toucher rectal on note une prostate estimée à 30g homogène. Le scanner et la cystoscopie montrent une tumeur papillaire au niveau de l´urètre prostatique avec présence de deux calculs à ce niveau (Figure 1, Figure 2) sans dilatation des voies excrétrices, la cytologie urinaire est négative. La résection endoscopique de la tumeur a permis de confirmer à l´examen anatomopathologique un papillome inversé (Figure 3, Figure 4, Figure 5), nous avons également réalisé une lithotritie endovésicale. Les suites sont simples, le patient rapporte une bonne amélioration de son régime mictionnel, les contrôles endoscopiques sont normaux après un recul de 1 an.

Discussion     

Le PI est une tumeur urothéliale rare qui représente environs 2,2% des tumeurs urothéliales [1]. L´âge moyen du diagnostic se situe selon les auteurs entre 59 et 64 ans [1-3]. Elle apparait plus précocement que les tumeurs urothéliales commedans le cas de notre patient où l´âge est de 49 ans. L´hématurie et les signes obstructifs sont les symptômes les plus fréquemment retrouvé dans l´étude de WU TT [3] comme c´est le cas dans notre étude. La tumeur se localise le plus souvent dans la vessie, d´autres localisations ont été décrites notamment l´urètre et les uretères [4], la localisation au niveau de l´urètre prostatique reste exceptionnelle, quelques cas ont été rapportés [5,6]. Le diagnostic est souvent suspecté à l´endoscopie devant la symptomatologie obstructive mais la confirmation reste anatomopathologique avec parfois nécessité d´une étude immunohistochimique. L´étiologie du PI n´est pas reconnue mais l´irritation chronique de la voie excrétrice est incriminée [1]. Le traitement repose sur la résection de la tumeur. Un suivi régulier endoscopique est nécessaire car il existe un risque d´association avec le carcinome urothélial [1,2].

Conclusion     

Nous rapportons un cas intéressant de papillome inversé localisé au niveau de la prostate compliqué de calculs de prostate, la tumeur a été réséquée par voie endoscopique avec lithotritie de vessie avec une bonne amélioration sans récidive à long terme.

Conflits d'intérêts     

Les auteurs ne déclarent aucun conflit d´intérêts.

Contributions des auteurs     

Tous les auteurs ont lu et approuvé la version finale du manuscrit.

Figures     

Figure 1: scanner en coupe axiale montant deux calculs prostatiques

Figure 2: scanner en coupe sagittale montant deux calculs prostatiques

Figure 3: image histologique montrant une lésion ayant une surface lisse avec une composante exophytique minime voire absente (HESx10)

Figure 4: des cordons cellulaires fins et bien organisés irrégulièrement invaginés à partir de l´urothélium (HESx20)

Figure 5: aucune infiltration évidente et aucune atypie cytologique (HESx40)

Références     

1. Derouiche A, El Attat R, Kourda N, Ben Slama MR, Ben Jilali S, Ayed M. Le papillome inversé de la vessie: diagnostic et évolution. Prog Urol. 2006;16(2):160-162. PubMed | Google Scholar


2. El Bote H, Atik S, Fares R, Hage E. Papillome inverse de la vessie: une tumeur bénigne rare: à propos d´un cas. Pan African Medical Journal. 2017;26:204. PubMed | Google Scholar


3. Wu TT, Wang JS, Huang JK, Lee YH, Jiaan BP, Chen WC. Inverted papilloma of the urinary bladder. Zhonghua Yi Xue Za Zhi (Taipei). 1996 Jan;57(1):59-63. PubMed | Google Scholar


4. Mertziotis N, Kozyrakis D, Petrolekas A, Terzi M, Kapranos N. Inverted papilloma of the ureter: study of a rare case with emphasis on clinicopathologic implications. Can Urol Assoc J. 2012;6(6):E274-E276. PubMed | Google Scholar


5. Fine SW, Chan TY, Epstein JI. Inverted papillomas of the prostatic urethra. Am J Surg Pathol. 2006 Aug;30(8):975-9. PubMed | Google Scholar


6. Pinós Paul MA, Lozano Uruñuela F, de Pablo Cárdenas A, Jiménez Aristu J, Jiménez Calvo J, Rivas Alonso A et al. Inverted papilloma of the prostatic urethra. Actas Urol Esp. 2000 Mar;24(3):268-71. PubMed | Google Scholar